Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
171
gómez arias.

des femmes belles et nobles s’amusant des danses des enfans et de la joie du peuple. Les rues offraient le spectacle le plus curieux ; car au milieu de cette foule on distinguait le riche costume du noble, et celui si modeste du paysan ; l’armure brillante et les plumes flottantes du guerrier, près de la robe somptueuse du Musulman ; le vêtement imposant et sombre du dignitaire ecclésiastique, et l’habit grossier, la tête chauve du moine.

Tant de contrastes plongeaient Theodora dans l’étonnement ; mais il y avait dans ce mélange des choses qui intéressaient plus vivement son cœur et son imagination. Elle devinait ceux qui ne partageaient pas sincèrement la gaieté générale, et dont les paroles joyeuses étaient démenties par leur regard triste ou leur front obscurci ; ceux qui s’efforçaient de paraître animés par un plaisir qui était bien loin de leur cœur.