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distinguer ; mais bientôt on entendit un cri perçant, qui, retentissant au fond du cœur de chaque Maure, fut pour eux le coup de la mort et détruisit toutes leurs espérances ; El Feri était tombé : ce brave Maure venait d’être blessé ; le désespoir était empreint sur sa figure ; le sourire du mépris se voyait encore sur ses lèvres ; ses yeux affaiblis se fixaient encore avec fureur sur son vainqueur, et sa main continuait à tenir avec force l’arme qu’elle ne pouvait plus lever ; tout son corps était agité par les efforts qu’il faisait pour surmonter sa faiblesse : terrassé, blessé, épuisé, il paraissait encore formidable, car même alors sa grandeur d’âme et son mâle courage étaient imposans.

Don Alonzo de Aguilar regardait attentivement ce brave couché à ses pieds. Encore un coup, et son épée délivrait à jamais l’Espagne de son en-