En quelques instans tout ce qui dans la ville était en état de porter les armes fut prêt à se défendre, tandis que les vieillards, les infirmes, les femmes et les enfans s’occupaient à rassembler le peu d’effets qu’ils avaient, et à en charger des bêtes de somme, prévoyant le cas où ils seraient forcés de fuir précipitamment. Leurs figures n’exprimaient aucun regret, aucun chagrin de la probabilité de quitter leurs habitations, car ils étaient trop habitués à la vie errante et vagabonde, pour s’irriter d’un évènement que la nécessité leur avait appris à regarder avec indifférence.
El Feri, se plaçant à la tête d’un corps choisi parmi les braves, sortit de la ville pour marcher à la rencontre des Chrétiens, avec l’espoir qu’en faisant un effort de courage il pourrait arrêter leur marche, et donnerait ainsi du temps à son confrère pour mieux organiser ses moyens de résistance. Les