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gómez arias.

tu n’as pas assez de hardiesse pour exécuter la vile action que ton cœur a la lâcheté de te suggérer : mais si tu fais encore un semblable mouvement, je t’étends mort à mes pieds. Et en prononçant ces mots, l’indignation brillait dans ses yeux.

Cañeri ne possédait pas toutes les nobles vertus d’un guerrier, mais en revanche il portait au plus haut point le talent de dissimuler, et il sentit qu’il fallait en ce moment traiter en ami avec l’homme qu’il n’osait pas défier comme ennemi : il s’efforça donc d’étouffer son émotion, et bientôt il parut calme ; il y avait même une sorte de candeur et de repentir dans l’expression de ses traits lorsqu’il adressa des paroles d’amitié à El Feri.

— Pardonne-moi, lui dit-il, un premier mouvement involontaire causé par le mécontentement. Tu connais la sincérité de mes sentimens pour toi ;