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gómez arias.

sait aucun progrès ; et s’avançant vivement près de sa malheureuse victime, il fit un dernier effort pour vaincre sa résistance. Theodora se jeta à ses genoux, et les embrassa vivement, espérant l’ébranler par sa douleur : ses larmes coulaient abondamment, ses sanglots l’empêchaient de parler ; mais cette excessive affliction, au lieu d’adoucir le Maure, ne faisait qu’exciter plus vivement sa passion. Il contemplait avec ravissement cette figure charmante, prosternée à ses pieds et rendue encore plus belle, dans cette posture suppliante, par son trouble et le désordre de ses superbes cheveux. Il la releva, la serra dans ses bras ; mais, en ce moment, Theodora aperçut l’horrible expression de ses yeux, elle en frémit ; et quoique presque épuisée par les combats qu’elle venait de livrer, elle retrouva assez de force pour le repousser vivement et s’éloigner de lui.