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gómez arias.

peu effrayé, tu ne penses certainement pas à abandonner notre cause ?

— Eh ! quoi, Maure, s’écria le Renégat d’une voix de tonnerre et les yeux étincelans, est-ce à moi que tu oses parler ainsi ? Penses-tu donc que parceque j’ai été une fois traître, ma vie doit être un tissu de trahisons ? Cesse de me soupçonner et connais-moi mieux ; certes je suis un misérable ; je dois être détesté également par les Maures et par les Chrétiens ; mais je ne suis pas assez scélérat pour renoncer à la conduite que j’étais décidé à suivre.

— Calme-toi, Alagraf, car si je t’ai offensé, c’est bien sans en avoir eu l’intention, et je t’en demande pardon ; mais tu sais quelle amitié nous unit, et c’est cette amitié zélée qui me dicte continuellement des questions que tu sembles éviter. Tes souffrances doivent être bien grandes, et ont dû avoir pour cause un intérêt bien puissant, puis-