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gomez arias.

tenait de l’un et de l’autre, mêlé de beaucoup d’estime pour un jeune Chevalier qu’on lui avait cependant appris à regarder comme son inférieur en rang et en fortune.

Leonor de Aguilar avait hérité de son père d’une fierté et d’une hauteur qui, dans quelques occasions, étouffaient sa bonté naturelle qui se trouve ordinairement dans le cœur et la tendresse de toutes les femmes. Elle ne croyait pas qu’une passion pût jamais être assez forte pour ne pouvoir être maîtrisée. Ses pensées étaient trop remplies des brillantes visions de la gloire, pour descendre une minute à l’analyse de la tendresse et des progrès gradués de l’amour. Elle sympathisait entièrement avec les sentimens élevés de son père ; elle lui avait laissé le soin de son bonheur, et consentit sans peine à regarder Gómez Arias comme son futur époux ; il faut ajouter aussi que ce jeune