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réputation. Il arriva donc au milieu de la lice, confiant dans sa valeur, et sûr du succès. Au premier choc il y eut un léger avantage de son côté, ayant eu l’adresse de diriger sa lance avec tant de vigueur contre la poitrine de son adversaire, que le chevalier inconnu en fut ébranlé, tandis que Don Manuel gardait l’immobilité d’un rocher. Néanmoins, comme il ne pouvait réclamer un avantage décidé, les deux champions se préparèrent à une nouvelle attaque. Les légers coursiers volèrent encore à travers la lice, et les combattans se rencontrèrent une seconde fois ; le bruit du choc de leurs lances fut horrible ; ce choc fut fatal à Ponce de Léon, qui reçut un coup si violent que, sans la solidité de son armure, la Reine eût perdu un de ses plus vaillans défenseurs. Les sangles qui retenaient la selle de son cheval se brisèrent, et l’animal, incapable de résister à un si terrible assaut, recula,