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parut et fut étonné de la présomption du jeune aventurier. Ils prirent place, les trompettes donnèrent le signal, les champions s’avancèrent, et leur première rencontre sembla prouver une telle égalité de forces, que toute l’assemblée répondit par ses acclamations. C’était en effet le plus important défi, et chacun en attendait l’issue avec une attention mêlée d’anxiété. Les femmes surtout, qui s’intéressent avec tant d’ardeur aux succès de la jeunesse, agitaient dans les airs leurs mouchoirs et leurs écharpes pour animer le jeune chevalier dont le noble cœur n’avait pas besoin de stimulant. Dans la seconde rencontre néanmoins, Don Pedro ne fut pas aussi fortuné ; le Mantenedor, jaloux de sa gloire qu’il hasardait contre un enfant, redoubla d’attention, appela toutes ses forces et toute son adresse à son aide ; Don Pedro ne put résister à la fureur de ses coups ; la lance échappa de sa main fatiguée, il