était pas naturelle, il appela la duègne ; ce fut en vain, il ne reçut point de réponse. La pieuse vieille Dame était profondément occupée à ses oraisons du matin ; son esprit ne songeait point à ce qui se passait dans ce misérable monde. Elle parut enfin, répondant à un troisième appel. Ses yeux étaient demi-fermés, ses lèvres s’agitaient dans la ferveur de sa dévotion, et ses doigts décharnés laissaient tomber un à un, à des intervalles mesurés, les gros grains noirs de son rosaire.
— Le Seigneur soit avec vous ! dit pieusement la duègne.
— Qu’il vous garde en sa sainte grâce, bonne Martha, répondit Don Manuel.
— Et que la sainte Vierge vous pardonne, Señor, pour troubler une humble pécheresse dans les prières qu’elle lui adresse.
— Amen ! répondit Don Manuel.