Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 1, 1829.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
gomez arias.

j’implore votre protection ; je ne connais que trop ma propre faiblesse ; prenez compassion de ma misère, ne me pressez pas davantage, ne profitez point de la tendresse, de l’entier dévouement de celle qui vous adore, pour en faire une fille coupable.

Gómez Arias fut surpris de la fermeté de Theodora, il ne s’était point imaginé trouver une semblable résistance dans un cœur rempli d’un amour passionné. Il ne pouvait s’empêcher d’admirer la générosité, la noblesse des sentimens de celle qui se serait volontiers renfermée pour la vie dans une triste solitude, plutôt que de dévier d’une route qu’elle croyait sacrée. Il se sentait humilié de sa supériorité, et aurait presque voulu se persuader que ses scrupules venaient plutôt de la faiblesse de son amour que de la force de ses principes.

Il la regardait avec un mélange de