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gomez arias.
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s’était blessée à la tête, et cette trace pourprée formait un mélancolique contraste avec l’extrême blancheur de son visage.

Gómez Arias fut ému, tandis qu’il contemplait l’angélique créature qu’il tenait dans ses bras. Il n’y avait point d’artifice dans la douleur mortelle qu’elle avait éprouvée. Peu de mots l’avaient réduite à cet état. Il y a peut-être de la cruauté dans le cœur d’un homme qui s’applaudit des malheurs causés par l’excès de l’affection qu’on lui porte ; il faut avouer cependant que le cœur de Gómez Arias était partagé entre un sentiment de triomphe et de compassion. Mais il revint bientôt à des pensées plus généreuses : l’inquiétude et le regret prirent la place de la vanité, tandis que sa passion pour Theodora mourante reprenait tout son empire ; il contemplait sur ce beau visage l’excès du chagrin qu’il avait occasionné, et ses