ses désirs, me laissant le choix d’une prompte obéissance, ou de passer le reste de mes jours dans la triste solitude d’un cloître. Mon choix est fait ; je vous perds, Don Lope, je vous perds pour jamais ; mais votre image chérie me suivra dans le sombre asile de la pénitence et du malheur. C’est là que se terminera mon existence ; j’abandonnerai le monde sans regret ; mais vous quitter, en aurai-je la force ? Ce n’est point à Dieu que je sacrifierai ma jeunesse, car mon cœur est tout entier à l’amour. Je n’abjurerai pas le monde, car il contiendra le seul objet dont le souvenir me fera supporter la vie. Je ne m’enfermerai point comme une pécheresse pénitente pour pleurer sur une vie coupable, mais comme une amante désespérée, qui veut conserver inviolables les sermens qu’elle adressa au premier, à l’unique objet de son attachement. Pour vous seul, Don Lope,
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