réputation plus brillante. Il ne pouvait oublier son aventure du tournoi ; Don Antonio l’avait arrêté dans sa carrière, et menacé de lui ravir la gloire de la journée ; il le regardait donc comme son dangereux rival, il enviait le commandement dont la Reine l’avait investi, car c’était, selon lui, l’occasion la plus favorable pour augmenter ses droits à la faveur royale.
Theodora était loin de deviner la cause de l’agitation de son amant. Elle attribuait ce qu’il ressentait à la jalousie ; elle ne se trompait pas ; mais ce n’était point de la jalousie d’amour. Il régna un long silence, pendant lequel les souffrances de Theodora redoublèrent ; car elle s’apercevait du changement qui s’était opéré dans les manières de Gómez Arias ; plusieurs passions se combattaient dans son cœur ; mais celle de l’orgueil blessé dominait sur les autres. Ses regards indignés