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gomez arias.

çut combien son âme était offensée, prononça d’une voix faible le nom de Don Antonio de Leyva. Ce mot produisit sur Gómez Arias l’effet d’une secousse électrique, et malgré son empire sur lui-même, il ne put cacher le mécontentement qu’il éprouvait.

— Quoi ! s’écria-t-il, Don Antonio de Leyva, ce jeune présomptueux que je déteste !

Mais réprimant son émotion, sa fierté maîtrisa ses esprits irrités, et il continua avec une gaieté forcée :

— Certainement, Don Antonio est un galant Chevalier, et digne, sous tous les rapports, de captiver l’amour d’une femme. Don Lope s’arrêta de nouveau, car il n’était pas encore assez maître de lui, et déguisait trop mal ses secrets sentimens. Gómez Arias haïssait Don Antonio, par la seule raison que ce jeune homme acquérait chaque jour, par sa valeur et ses qualités, une