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sur ce qu’elle allait faire ; il ne fallait rien moins alors que les caresses de Don Rodrigo (car il n’osait employer un autre moyen) pour l’engager à reprendre sa route.

L’infortuné maître et son humble valet voyagèrent ainsi pendant l’espace de trois heures, dans la nuit la plus profonde. Tout-à-coup Don Rodrigo remarqua que son domestique s’était arrêté ; il se détermina à se rendre près de lui afin de joindre ses efforts aux siens. Il indiqua son intention à sa mule ; mais, au grand désespoir du Chevalier, elle profita du bon exemple que venait de lui donner sa compagne l’ânesse, et s’approchant d’elle, resta immobile. L’obstination de ces animaux surpassa les efforts désespérés de Don Rodrigo et de son valet, et après avoir épuisé leurs forces dans un châtiment inutile, ils résolurent prudemment d’attendre le bon plaisir de leurs