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PAROISSE DE CHARLESBOURG

pensait pas alors à l’huile de pétrole, ni au gaz et encore moins à la lumière électrique.

Quel ennui encore, les dimanches et fêtes, de ne pouvoir se réunir que dans une petite chapelle couverte en paille « bâtie de pieux et prête à tomber » dit un mémoire de 1683 que nous allons bientôt citer.

Point de poêle dans cette chapelle, cela va sans dire, car le luxe des poêles dans les églises n’a été introduit, comme on le sait, que depuis 1840 environ[1].

  1. Monsieur le Grand-Vicaire Deschenaux, mort, curé de l’Ancienne Lorette, le 9 juillet 1832, est le premier qui ait introduit l’usage des poêles, d’abord dans la chapelle de la Sainte Vierge annexée à l’église de cette paroisse et ensuite dans l’église même, et à ses frais. On en parlait comme d’une chose bien extraordinaire. Il faut bien remarquer aussi, qu’autrefois la messe sur semaine ne se disait que dans l’église et sans feu. Nos pères qui voulaient vivre en Canada comme ils vivaient en France, c’est-à-dire, sans poêle dans les églises, n’avaient pas même souvent des poêles dans les sacristies, ces petites sacristies qui ne consistaient quelquefois que dans l’espace compris entre le retable de l’autel et le rond point du mur. Chose singulière et qui peut faire comprendre la difficulté qu’on a de rompre avec une vieille habitude : malgré les souffrances que le froid faisait endurer, lorsqu’il s’agit de placer des poêles dans les églises, un grand nombre de paroissiens s’y oppo-