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PAROISSE DE CHARLESBOURG

« le plus beau royaume après celui du ciel, » comme on aimait à le dire dans le temps où la religion y fleurissait avec les lis ; il leur fallait traverser l’océan et s’exposer à tous les inconvénients et à tous les dangers d’une longue et périlleuse navigation, dans des vaisseaux voiliers, à la course longue et pleine d’ennuis, pour aller passer leur vie dans un pays sauvage où les choses les plus utiles, et souvent les plus nécessaires, manquaient et qu’il était impossible de se procurer dans ce nouveau pays ; pour aller dans une contrée où ils avaient à affronter les froids excessifs de nos hivers, aux rigueurs desquels ils n’étaient ni habitués ni préparés. Car, il faut bien le remarquer, dans ces premiers temps nos pères n’avaient pas même de poêles, cet ustensile si nécessaire du ménage. Il leur fallait se contenter d’un feu de cheminée[1].

  1. Les premiers poêles étaient loin d’avoir l’élégance et la variété de formes des poêles d’aujourd’hui qui sont un véritable ornement, même pour les salons, quand toutefois ils ne sont pas remplacés par le luxe des fournaises. C’était de grosses masses de fonte, aux quatre faces presque sans ornements, au dessus uni, n’ayant qu’un seul ponton qu’un seul étage et le tout supporté par quatre grosses pattes de chien. Les poêles à deux ponts ne remontent pas à plus de