là le fond de son caractère et il nous semble que le chant d’autrefois, c’est-à-dire, d’avant 1837, répondait à ce caractère jovial bien mieux que le chant d’aujourd’hui. On chantait des cantiques, des chansons, des romances et des complaintes dont les mots et les airs se gravaient facilement dans la mémoire du peuple qui ne se lassait point de les répéter. Chacun, avec la voix telle que la nature lui avait donnée, pouvait les apprendre et les mener sur l’air, comme on dit encore quelquefois. Aujourd’hui, c’est bien différent : les chants que l’on entend sont souvent des chants qu’on pourrait appeler savants et si savants que la plupart de ceux qui les entendent sont obligés de les trouver beaux, admirables, enlevant, délirant… sans avoir pu saisir ni l’air ni les mots pour les retenir. Mais c’est la mode et qu’a-t-on à redire ?
Nous ne pouvons pas dire si aujourd’hui, à Charlesbourg, on chante encore ces joyeux refrains qu’on entendait autrefois aux noces et au foulage à bras de l’étoffe dans des espèces de canot ; ces mélancoliques complaintes qui accompagnaient le bruit du rouet des mères de la famille et de leurs filles ; ces romances. « Combien j’ai douce souvenance. » — « Pourquoi