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PAROISSE DE CHARLESBOURG

et leur population, ce qu’on appelle des coins noirs où vont se réfugier tous ceux qui n’aiment point le voisinage d’une église ou d’une maison respectable. « Qui se ressemble se rassemble, » dit un proverbe, et c’est ce qui explique pourquoi on voit se grouper ensemble tous ceux qui ont des idées larges et avancées sur le droit de propriété, ceux qui aiment à noyer leurs chagrins dans l’eau de vie, ou qui simplement se complaisent dans le far niente des italiens qu’on peut traduire par repos non nécessaire, ou mieux encore par paresse. La paroisse de Charlesbourg possédait donc autrefois, en deçà de la Côte à Gognette, un de ces petits coins que le Père Bedard appelait quelquefois Capharnaüm et d’où sortaient les vendeurs de pelles, de balais, de fraises, de framboises, de bluets… qu’on voyait sur les marchés de Québec. Les devoirs religieux y étaient souvent négligés et cela faisait gémir un homme de bien, le brave et généreux Chevalier_Muïr, qui aimait à passer les beaux jours de l’été dans la paroisse de Charlesbourg qu’il édifiait par sa tendre piété et où sa mémoire est restée en bénédiction.

Non content d’avoir consacré une partie de sa fortune à faire prospérer l’œuvre