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PAROISSE DE CHARLESBOURG

mieux, on conduit le prêtre dans un beau carrosse avec fanaux pour la nuit. Non fuit sic ab initio, il n’en était pas ainsi autrefois. Dans notre jeune âge il n’y avait pas un seul quatre-roues ou waggon à Charlesbourg. On ne se croyait pas en moyen, ou plutôt on ne croyait pas qu’il était de son état de rouler carrosse, cela ne pouvait convenir qu’aux bourgeois de la ville. Il n’y avait que quelques rares calèches, énormes par leur solidité, leur ampleur et leurs grandes oreilles, avec deux portes aux côtés, et qu’on ne sortait cependant que dans les beaux temps de l’été seulement Mais, presque pour tous les cultivateurs, des petites charrettes ou cabriolets dont le siège était durement porté sur deux ressorts de bois. C’était avec ces dernières voitures qu’on allait prendre à l’église le prêtre qui apportait le Saint-Viatique aux malades. Celui qui conduisait la voiture, par respect pour le saint sacrement, ne prenait pas place sur le siège, à côté du prêtre, mais s’asseyait misérablement et comme il pouvait sur le devant de cette voiture. Toujours une autre voiture, ou un homme à cheval, précédait, portant un fanal avec lumière