animaient alors les vaillants défenseurs de nos institutions, de notre langue et de nos lois qui siégeaient au Parlement. Nouveau Cincinnatus, ce frère du Père Bedard était occupé aux travaux de son champ lorsqu’on vint le prier d’aller prendre la défense de ses compatriotes au conseil de la nation. Content et heureux de pouvoir, tout en continuant à s’occuper des intérêts particuliers de son humble patrimoine, servir les intérêts généraux de son pays, on le vit plusieurs fois vendre d’abord au marché les produits de sa terre, puis aller siéger au milieu de ces grands patriotes qui avaient noms Papineau, Bourdages, Caron, Blanchet…
Il avait vendu un jour un voyage de foin à un des premiers bourgeois Anglais de Québec, et quand il eut fini de le décharger, il demanda à ce monsieur de vouloir bien lui permettre de mettre son cheval dans son écurie. — « Est-ce pour bien longtemps ? » — « Je ne sais pas, car je suis membre pour le Comté de Québec et il faut que j’aille à la Chambre ; je ne peux pas dire si la séance sera longue. » — Et le bourgeois dans l’admiration, non-seulement lui permit de placer son cheval