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PAROISSE DE CHARLESBOURG

mars 1810. C’était le règne de la terreur pour les Canadiens. On élargit cependant bientôt les prisonniers, mais Bedard ne voulut pas sortir de prison sans avoir subi auparavant son procès.

La chambre fut convoquée, le 12 décembre de cette année 1810 et elle vota une adresse au gouverneur par laquelle elle le priait de mettre Bedard en liberté. Papineau père fut chargé de voir le gouverneur à ce sujet, mais celui-ci ne voulut pas agir sous cette pression de la chambre. Pendant la session même « Craig, dit Garneau, apprenant que l’Abbé Bedard, curé de Charlesbourg, était en ville, l’avait mandé au Château pour le charger d’informer son frère (nous avons dit qu’il n’était que son cousin) que, s’il voulait reconnaître sa faute, on le laisserait aller sur sa parole. Le prisonnier répondit en termes respectueux mais positif, qu’il ne pouvait demeurer d’accord d’une faute dont il ne se croyait pas coupable. »

Après la session il fut élargi sans condition, et il écrivit alors une lettre à ses électeurs du comté de Surrey pleine des plus beaux sentiments d’un pur patriotisme. Quand reverrons-nous de ces véritables amis de la patrie, la servant