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PAROISSE DE CHARLESBOURG

son regard d’aigle sur tout l’auditoire qu’il semblait avoir fasciné avant même de commencer à parler. On l’écoutait avec attention et les figures étaient souriantes d’approbation lorsque, avec une verve d’éloquence entrainante, il distribuait aux hommes de professions et aux marchands des vérités que son âge et sa réputation de sainteté faisaient accepter volontiers et avec grand profit pour leurs âmes. Il avait parfois des mouvements oratoires pathétiques et d’un effet merveilleux.

Homme éclairé, clairvoyant et de bon conseil il était l’oracle de ses paroissiens, la lumière de ses confrères et, dans les difficultés que rencontrent souvent les Supérieurs Ecclésiastiques, il était un guide sûr et à l’opinion duquel ils aimaient à s’en rapporter. Ils avaient confiance dans sa haute intelligence et dans sa rare perspicacité ; aussi voyait-on souvent l’Évêque de Québec, ou son Coadjuteur, monter à Charlesbourg et honorer de leur visite ce prêtre vénérable et estimable à tous égards.

Une des œuvres les plus méritoires peut-être de M. Bedard, à raison de la vivacité de son caractère, c’est l’abnégation qu’il a pratiquée et la gêne à laquelle