Page:Trudelle - Paroisse de Charlesbourg, 1887.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

212
PAROISSE DE CHARLESBOURG

rence avec lui et qui venait de lui faire l’objection que, si on réglait toujours les difficultés à l’amiable devant le curé ou une personne de confiance, les avocats mourraient de faim ; pour toute réponse à cette objection faite en présence de plusieurs avocats, il dit : « Eh ! bien, s’ils meurent on les enterrera. »

Une autre fois il commença ainsi son instruction : « Je suis le curé de Charlesbourg ; j’ai demandé dernièrement à quelqu’un de mes paroissiens, qui va souvent au marché s’il y avait bien du monde à la ville, il m’a répondu qu’il n’y avait que quelques ivrognes de cette paroisse. » Ce fut son texte et il sut bien le développer.

Tous les ans, à la clôture de la neuvaine, le petit Père Bedard de Charlesbourg, comme on l’appelait ordinairement, montait dans la chaire de la Cathédrale de Québec et, comme on s’y attendait, il y avait foule à vêpres ce jour là, comme plus tard aux Conférences de M. Holmes, et on voyait chacun s’échanger des signes de contentement lorsque le petit Père Bedard passait dans le chœur pour aller demander la bénédiction de l’Évêque. Une fois en chaire, il promenait