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PAROISSE DE CHARLESBOURG

paresseux qui lui demandait l’aumône. — « Donne-lui, dit-il à sa nièce et en même temps sa ménagère, donne-lui une bonne aumône, il l’a bien gagnée, le hère, car je lui ai donné une sérieuse leçon. » — C’était bien là le Père Bedard, faisant toujours et partout, la guerre aux défauts et aux vices, mais en même temps toujours rempli de pitié et de commisération pour ceux qui les avaient. Prêtre à l’âme vraiment sacerdotale, homme aux vertus austères, mais cachant un cœur d’or sous un extérieur sévère, brûlant d’amour pour Dieu et dévoré de zèle pour le salut des âmes ; tout de feu pour rendre service ; d’une charité qui ne connaissait pas de bornes, n’épargnant ni peine ni fatigue et ne regardant ni au temps, ni à la distance lorsqu’il s’agissait d’aller consoler un malade, réconforter une âme endolorie ou porter secours à un confrère dans quelqu’embarras.

Pour satisfaire le zèle dont il était animé pour le bien des âmes confiées à ses soins, et en même temps pour donner à son corps, dont la forte constitution semblait si bien adaptée à l’énergie de son âme, l’exercice dont il avait continuellement besoin, on le voyait souvent,