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PAROISSE DE CHARLESBOURG

tenir sa santé. « Je suis, disait-il dans sa lettre du 13 septembre de cette année, habitué à une vie agissante et laborieuse ; une vie sédentaire me conduirait bien vite au tombeau. »

M. Bedard, en effet, menait une vie bien active et ne perdait jamais une heure de son temps. On le trouvait toujours occupé à quelques exercices du saint ministère, à étudier, à prier ou à quelqu’ouvrage manuel qu’il aimait et où il se montrait bien habile. On le voyait battre le grain, scier le bois de chauffage, cultiver son jardin et, les jeudis en été, il allait travailler sur sa terre de Vide Poche. Le fruit de tout son travail, sur cette terre de Vide Poche, était pour les pauvres auxquels d’ailleurs il donnait tout son surplus, mais non sans leur reprocher leurs défauts, surtout leur paresse.

Un jour qu’il était occupé à piocher sur cette terre, un de ces paresseux auxquels il aimait à faire la guerre, vint le trouver. — « Bonjour M. le Curé. » — « Bonjour, frère. » — « Il fait bien chaud aujourd’hui » — « Oui, mais il n’y a que les paresseux qui s’en plaignent, » reprit M. Bédard sans discontinuer son travail. Après avoir une autre fois disputé un