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PAROISSE DE CHARLESBOURG

vieux souvenir des agapes des premiers temps de l’Église. Il y avait de plus des sujets de mécontentement et de jalousie dans la distribution de ces cousins, de ces gros morceaux et de ces étoiles aux amis, aux voisins et aux dignitaires de la paroisse, sans parler des distractions que l’on causait lorsque cette distribution se faisait pendant la messe. Et puis combien d’autres petits abus et inconvénients ? Celui, par exemple, de faire passer une partie de la messe aux bedeaux à trancher en petits morceaux et à distribuer dans l’église ce pain bénit aux paroissiens ; et puis ces tentations de constater par eux-mêmes quel goût il avait, auxquelles ces bons bedeaux succombaient assez facilement ; et les petits servants de messe, si naturellement portés à vouloir manger de la galette, qui est d’autant meilleure qu’elle a été prise et mangée en cachette. Il y avait aussi l’inconvénient pour les personnes qui voulaient communier de manger avant le temps de la communion, par distraction, le petit morceau de pain bénit que tous recevaient. L’usage était de donner le chanteau, ou un morceau de pain bénit plus gros que les autres gros morceaux, à celui des paroissiens qui