un habitant de Charlesbourg en recherche d’un cheval à vendre. « Tiens, dit-il en entrant, après avoir salué la famille, te voilà ici, Pélisson. » Ce nom de Pélisson, révélé et prononcé par une personne aussi inattendue et dans une circonstance si critique, causa un peu de surprise dans la famille, et fit sur celui qui portait ce nom presque le même effet que les coups de fouet qu’il avait reçus devant l’église de Charlesbourg.
Cependant le maître de la maison et le nouveau venu allèrent tous deux à l’étable placer le cheval du voyageur pour la nuit et, profitant de l’occasion où il se voyait seul avec lui, le père de la famille se hâta de le questionner au sujet de son gendre futur ; le nouveau nom qu’il lui avait donné l’intriguait. — « Vous le connaissez donc bien ? » dit-il. — « Oh ! oui, répondit l’étranger, car il est de ma paroisse. » — « Mais il porte un autre nom ici. » » Cependant c’est bien certainement un Pélisson. » — « Serait-il, par hasard, parent des Pélisson qui ont été fouettés ? » « C’en est un lui-même. » — « Oh ! alors cela va bien faire changer les choses : il devait se marier avec ma fille, mais à présent impossible. »