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PAROISSE DE CHARLESBOURG

car il était persuadé que cette demande était prématurée et que, en divisant la paroisse alors, on ferait deux paroisses pauvres et incapables de subvenir aux dépenses nécessaires pour l’entretien des deux églises et des dépendances, et incapables aussi de faire vivre les deux curés convenablement. « Représentez-vous, écrivait M. Morisseaux à Mgr Briand, d’une manière assez originale, les deux pasteurs qui auront le courage de régir ces deux nouvelles paroisses comme deux moutons de printemps ; ils seront tondus, ils ne pourront faire que des pasteurs de canicule, desservir pendant le temps des chaleurs et s’enfouir en terre pendant le reste des autres saisons pour en éviter les rigueurs. » La division de la paroisse fut remise à plus tard.

M. Morisseaux était un homme d’esprit et bien aimé de ses supérieurs ecclésiastiques et civils. Il était en bon rapport avec les principaux officiers anglais, après la conquête, et surtout avec le gouverneur Carleton, plus tard Lord Dorchester. C’était bonne politique des deux côtés ; le clergé qui se trouvait par circonstance à la tête du petit peuple Canadien ruiné et découragé, avait besoin de gagner les