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PAROISSE DE CHARLESBOURG

placer la belle vaisselle en l’absence du maître, ou, peut-être, était-ce le cellier où l’on encavait les vins ou les provisions. »

« Bigot fit restaurer la maison, l’embellit pour en faire un lieu de plaisance ; il fit planter des arbres, des lilas, des pommiers, des pruniers, des groselliers ; fit tracer des allées ; de plus il fit percer à travers le bois un chemin commode. À cette époque une bonne partie de Charlesbourg était encore couverte d’une épaisse forêt, habitée par des animaux sauvages de plus d’une espèce. Très souvent Bigot partait de Québec avec quelques compagnons ; ou faisait la chasse toute la journée et, quand on était bien fatigué, on se rendait à la Montagne. Après avoir copieusement soupé et savouré les meilleurs vins, on se livrait à des jeux et souvent au jeu de l’argent. De temps à autre Bigot invitait la société de la ville et le Gouverneur s’y rendait quelquefois. Alors on voyait monter de beaux carrosses remplis de dames, tandis que les hommes chevauchaient à côté. Nos grands pères ont dû plus d’une fois voir passer sur la Côte du Roi de brillantes