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PAROISSE DE CHARLESBOURG

l’ennemi, tandis que Charlesbourg devait être protégé par les troupes campées entre la rivière Saint-Charles près de Québec et le Sault Montmorency. Des ordres avaient été donnés aussi partout en bas de Québec pour obliger les familles à se retirer dans les bois avec leurs effets, leurs provisions et leurs animaux. C’est ce qui se fit dans la plupart des localités, mais à l’Île d’Orléans, la précipitation et la maladresse avec lesquelles le départ se fit causèrent à des centaines de propriétaires plus de tort que l’ennemi en aurait pu faire. « Chaque paroisse, ajoute Turcotte, dit adieu en pleurant à ses foyers et se retira à Charlesbourg sous la conduite de son vénérable curé. Des vieillards et des malades y furent transportés sur des lits et ne revirent plus le toit paternel… Les habitants de l’Île passèrent dans cet endroit trois longs mois dans la plus grande inquiétude et le plus entier dénuement. Déjà ils pouvaient voir les dégâts et les dévastations que causaient les Anglais qui y avaient établi leur camp. »

« Pendant le siège de Québec, dit l’Abbé Tanguay, M. Gilles Eudo, curé de Sainte-Famille, se retira à Charlesbourg avec tous ses paroissiens, » et on voit, en