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LE CONTEUR BRETON

trouver le roi et dis-lui de t’équiper promptement trois navires ; trois navires, entends-tu, qui seront des plus beaux ; l’un sera chargé de bœufs coupés en quatre ; l’autre sera chargé d’avoine et le troisième de millet ; et ensuite, toi et moi, nous irons où il faut.

Jean alla trouver le roi et lui demanda tout ce que lui avait dit son cheval. Quand il eut obtenu ce qu’il avait demandé, il alla chercher son cheval et se mit en route avec lui et avec ses navires. La mer était belle et le vent bon, si bien qu’ils faisaient de la route à faire plaisir et qu’ils se trouvèrent bientôt à l’entrée d’une rivière étroite dans laquelle il fallait pénétrer, d’après ce que disait le cheval. — C’est ici, Jean, que va commencer notre besogne. Sois bien attentif et fais jeter maintenant à la mer les quartiers de bœufs, partout où nous passerons, les uns ici, les autres là. Les bêtes sauvages vont nous rejoindre, et bientôt nous aurons affaire à elles, si nous ne sommes pas en mesure de leur boucher la gueule.

Voilà donc qu’on jeta les quartiers de bœufs aux bêtes qui en furent très-satisfaites, et le roi des bêtes aussi. Celui-ci, le ventre plein, dit à Jean après s’être léché les babines, tant il trouvait la chair bonne : Tu es un bon garçon, et maintenant, puisque tu nous as donné de quoi remplir notre gosier et notre ventre, il est juste, à mon avis, que nous te récompensions un peu. Les autres feront ce qu’ils voudront ; quant à