garder, car, avec cette perruque, je n’aurai pas besoin de chandelle dans l’écurie pendant la nuit. Ce sera autant qui ira dans ma poche, parce que je pourrai garder l’argent qu’on me donnera pour acheter de la chandelle.
C’est une bonne fortune ; et celui-ci de ramasser sa perruque. Il s’endormit, et le lendemain soir il la suspendit à la poutre, si bien que l’écurie était mieux éclairée que le palais du roi.
Un mois ou deux se passent ainsi, quand arrivèrent les jours du carnaval. Que fait notre jeune homme ? Après avoir fait son ouvrage, il se déguise et endosse la perruque pour faire un tour de ville. Il mit aussi un très-beau vêtement ; si bien que tous étaient étonnés et disaient : Il faut que celui-ci soit un grand prince, plus grand même que notre roi, car de lui rejaillit une si grande clarté que la ville est éclairée partout où il va.
Le roi entend parler de ce qui se passe et il va pour voir. Surpris à son tour, il va trouver son garçon d’écurie et le prie de venir avec lui au palais. Il ignorait qui il était ; ce n’est pas surprenant ! Le garçon d’écurie, tout fier de lui-même, fait des salutations au roi qui lui demande qui il est et de quel pays. — Moi, dit-il, je m’appelle Jean ; je suis né dans un pays éloigné d’ici et je suis venu habiter ce lieu, il y a quelque temps. En disant ces mots, Jean souriait en voyant que le roi ne le reconnaissait pas. — Si beau que vous êtes, dit le