rité, et il lui sera fait comme il aura fait aux autres.
Ma mère, principal auteur de tout le mal et cause de la peine que j’ai éprouvée, ma mère ira prendre la place de mon épouse ; elle jugera par elle-même s’il est agréable de vivre de pain et d’eau, loin de la lumière du jour. Quant aux autres, je leur défends de se présenter jamais devant mes yeux. Je les connais, je sais combien ils sont et n’ai pas besoin de les nommer. Telle est ma décision.
Aussitôt le roi fit saisir sa mère et alla avec elle dans le cachot où était son épouse. Celle-ci, les larmes aux yeux, se jeta au cou du roi, quand on lui eut dit qui il était, car elle ne le reconnaissait plus. Lui de même ne pouvait plus reconnaître son épouse, tant elle était épuisée par suite des privations qu’elle avait éprouvées. Seule, l’affection qu’ils avaient l’un pour l’autre, avait soutenu leur existence ; cela se comprend surtout pour la fille du pauvre cultivateur. Celle-ci, encore aussi bonne que l’on avait été méchant à son égard, voyant que son époux allait mettre la vieille reine à sa place, s’empressa de dire : — Il me serait bien pénible que l’on maltraitât quelqu’un pour moi, car je ne saurais être heureuse, si je sais qu’un autre souffre ce que j’ai souffert moi-même. Etre condamné à ne jamais voir la lumière du jour, vivre isolé de toute créature humaine, ce sont là deux peines qui ne sont pas de ce monde. Je désire donc que personne ne souffre pour moi ; je vous le demande, mon cher