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LE CONTEUR BRETON

devant un manoir à nul autre comparable. Au pied de l’arbre dont je parle, et qui est placé au centre d’une grande pelouse de verdure ; au pied de cet arbre sont couchées une foule de bêtes horribles qui lancent du feu par les yeux, par la bouche et par les narines ; ce sont les gardiens de l’Oiseau de vérité. Jusqu’à ce qu’il soit pris, l’Oiseau de vérité est l’Oiseau du mensonge ; gardez-vous donc de croire à ses paroles. Si, pendant que vous montez à l’arbre, il lui arrive de vous dire : Regardez en bas, ne l’écoutez pas, fermez vos oreilles et regardez en haut, car un seul regard jeté au pied de l’arbre. vous mènerait où sont vos frères. Vous devez vous trouver près de l’arbre à midi sonnant ; c’est à ce moment que s’endorment les bêtes et elles ne se réveillent qu’une demi-heure après. Il va sans dire qu’à cette heure vous devez avoir enlevé l’oiseau et être loin de l’arbre, car si vous étiez alors près des bêtes, elles vous égorgeraient.

Quand vous aurez pris la cage et l’Oiseau de vérité et que vous serez à terre, faites sentir à vos deux frères et aux autres morts l’onguent que voici : ils se relèveront pleins de vie. N’oubliez pas au retour de venir me trouver avec vos deux frères. Faites ainsi que je vous dis ; ne vous découragez pas et vous réussirez dans votre entreprise. Bientôt vous retrouverez votre père et votre mère.

Après avoir prononcé ces mots, la vieille s’abîma en terre et disparut aux yeux de Clézé.

Celui-ci suivit de point en point les conseils qui lui avaient été donnés ; à midi il se trouva près de