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LE CONTEUR BRETON


Ce qui leur est arrivé à tous les deux, nous prouve qu’il faut suivre les instructions des sages quels qu’ils soient ; sans cela, nous nous exposons à perdre la vie sans avoir exécuté nos projets. Le fer de lance qui avait été suspendu au laurier, tomba aussi au moment où Goaff expirait.

Clézé alors, par suite de la mort de ses deux frères, Clézé à son tour quitta la maison du meunier, après avoir planté profondément son épée dans le tronc du laurier. Il rencontra aussi la vieille femme, et celle-ci, ainsi qu’elle avait fait les deux premières fois, demanda à Clézé un morceau de pain. — Bien volontiers, dit Clézé, je vous en donnerai ; prenez et mangez tant qu’il y en aura. — Seriez-vous disposé à attendre, jeune homme, lui dit la vieille petite femme, jusqu’à ce que j’en aie mangé un morceau ? — Pourquoi n’attendrai-je pas, dit Clézé, je n’ai rien qui me presse, je ne suis attendu nulle part. — Vous croyez ! je ne suis pas de votre avis, et quand vous aurez pris l’Oiseau de vérité que vous cherchez, vous saurez alors comme moi que vous ne devez pas vous décourager et que plusieurs vous attendent. Ecoutez-moi attentivement : Il n’y a pas bien longtemps encore, il est passé par ici deux jeunes gens qui vous ressemblent et qui sont vos frères, je n’en doute pas ; tous deux sont morts, parce qu’ils n’ont pas suivi mes avis. Voici les recommandations que j’ai faites à chacun d’eux et que je vous fais à vous-même en ce moment. L’Oiseau de vérité n’a pas son égal au monde ; il se trouve sur la cime d’un bel arbre, dans une cage d’or,