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LE CONTEUR BRETON

jouaient tous les trois ensemble ; ils s’éloignaient d’eux le plus qu’ils pouvaient, parce que, disaient-ils, ils n’étaient pas du pays et n’étaient pas aimés d’eux. Dans ces pensées, ils se consultaient chaque jour au sujet de ce qu’ils devaient faire.

Quand ils eurent atteint l’âge de seize ans, celui qu’on appelait Goarec dit à ses deux frères qu’il était dans l’intention de les quitter. — Puisqu’il est vrai, comme on le dit, que nous ne sommes pas ici dans notre famille et qu’on ne nous connait ni père, ni mère, dit Goarec, je veux apprendre et savoir quel est le lieu de ma naissance. Comme moi, mes frères, vous avez souvent entendu parler de l’Oiseau de vérité. Je pense qu’il serait avantageux à chacun de nous de pouvoir l’attraper, et quand il sera pris, il nous apprendra quels sont nos parents et où ils résident.

— Tu dis vrai, répliquèrent les deux autres, et puisque nous sommes actuellement en âge de voyager, il faut nous mettre en route, puisque nous ne sommes pas nés en ce lieu. — Voilà qui est entendu, dit Goarec ; je partirai le premier, demain au point du jour. Voici l’arc que m’a donné le meunier et je vais l’attacher au laurier qui se trouve au coin du courtil. Quand vous le verrez tomber à terre, vous pourrez dire que je ne vivrai plus, et alors un de vous devra à son tour se mettre en route pour chercher l’Oiseau de vérité ; enfin après le second, le troisième partira.

Ce fut chose convenue entre eux trois. Goarec, de retour à la maison, dit à la meunière : — De-