Autrefois Brest était une petite ville ; ce n’était, à bien dire, qu’un petit amas de maisons. À cette époque, paraît-il, le diable avait beaucoup à faire en autres lieux, et il n’avait pas eu le loisir de visiter cette partie de notre pays.
Un jour pourtant, celui-ci, ce seigneur, c’est du diable que je parle, après avoir fait sa tournée dans son vaste champ, pour voir si poussait le blé qu’il avait semé ; un jour, dis-je, il dit en lui même : — Tiens, mais si j’allais visiter ce vieux château-fort que je ne connais pas, pour voir qui l’habite, de même que ses alentours ?
Et voilà le vieux Guillou[1] qui s’habille comme un beau monsieur ; il endosse, ne vous en déplaise, une casaque de velours à taille longue et à queue ; se couvre la tête d’un chapeau en soie de forme élevée, et prend à la main, non pas un gourdin,
- ↑ Nom poétique donné au diable et au loup.