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LE CONTEUR BRETON


Quand il entendit sa mère parler de ce qui était arrivé, Christophe lui dit : — Si tous sont convoqués pour aller à la ville d’Is, j’irai aussi, pour savoir ce qui se passe.

Christophe y alla ; il arriva pourtant un peu tard. En arrivant, il fut étonné en voyant suspendue la couronne du roi. Beaucoup avaient passé dessous, sans qu’elle se fût détachée. Les grands personnages qui avaient des fonctions au palais du roi, passèrent les premiers, les bourgeois ensuite, et en dernier lieu les gens de la campagne et les pauvres. — C’est bien, dit Christophe, puisque tous y vont, je puis y aller aussi probablement. Et lui d’approcher alors. Il allait passer, lors qu’un des soldats des gardes du roi lui saisit le bras : — Où vas-tu, idiot que tu es ? On n’a pas besoin de toi ici. — Laissez-le faire, dit Gradlon qui s’était aperçu qu’on éloignait Christophe ; je ne veux pas qu’on empêche qui que ce soit de passer aujourd’hui sous ma couronne. Et Christophe de passer alors. Aussitôt qu’il se trouva dessous, la couronne du roi Gradlon lui tomba sur la tête. Voilà tous les assistants étonnés, s’ils le furent jamais : — C’est Christophe, disaient plusieurs, qui est le père du fils d’Ahez. — Cela n’est pas, cela n’est pas, disaient les autres, et le roi comme eux. Un imbécile comme celui-là n’a jamais parlé à Ahez. Une princesse comme elle pourrait-elle jamais aimer un pauvre malheureux, un niais comme Christophe ? Non, non ; il faut voir une autre fois. Si bien qu’on attache de nouveau la couronne et qu’on fit passer Christophe dessous.