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LE CONTEUR BRETON

qu’il n’y avait rien qu’il ne sut, soit dans le passé, soit dans l’avenir.

Le vieux druide étant donc arrivé, Gradlon lui dit de quoi il s’agissait : — Ma fille est devenue enceinte et a mis au monde, il y a deux jours, un enfant dont elle ne connaît pas le père, à ce qu’elle dit. Je le lui ai demandé moi-même, et chaque fois elle m’a répondu qu’elle ignorait comment la chose était arrivée. Cependant cet enfant ne peut rester sans père, puisque ce doit être quelqu’un. Oui assurément, dit le vieux druide, un enfant ne peut être sans père, ni quoi que ce soit sans créateur. Ecoutez, sire ; si vous voulez savoir quel est le père du fils de votre fille, attachez votre couronne avec un fil de lin blanc, entre deux poteaux de bois, au milieu de la place publique ; puis alors, au premier jour de la nouvelle lune, faites passer dessous tous les habitants de la ville et des environs. Mais gardez-vous bien d’en empêcher qui que ce soit, dans la crainte que le père ne soit celui-là même (que vous aurez empêché). Vous le reconnaîtrez facilement, car la couronne lui tombera sur la tête aussitôt qu’il passera dessous. Faites donc bien attention, et exécutez de point en point ce que je vous dis ici.

Après cela le vieux druide retourna dans sa forêt et on n’entendit plus parler de lui. Gradlon, sans tarder, fait publier, pour les gens de la ville et tous ceux des alentours (qu’ils devront) se trouver, à un jour marqué, sur la place publique de la ville d’Is. — Tous se demandent l’un à l’autre : Qu'y

a-t-il de nouveau et à quel sujet ?

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