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LE CONTEUR BRETON

— Puisqu’il en est ainsi, dit le cultivateur, tu es dès à présent et pour toute ta vie, sa compagne fidèle.

— J’y consens, mon père, dit la jeune fille.

Le roi, en l’entendant, fut transporté de joie et se remit vite en route pour porter cette nouvelle à son fils. Celui-ci recouvra bientôt la santé et le mariage fut célébré à peu de temps de là.

Tous les pauvres du pays furent invités à venir au palais du roi et, avant la fête qui dura trois semaines, ils furent habillés à neuf de la tête aux pieds. Chacun d’eux, en retournant au logis, disait : — Bonheur à la belle-fille du roi ! Qu’elle soit heureuse dans son ménage et son époux aussi !




DEUXIÈME VEILLÉE

Calounec, fils du roi, aimait tendrement sa jeune épouse, et pourtant, il ne put rester avec elle que trois mois environ. Trop âgé pour s’éloigner de ses États, le roi, son père, le mit à la tête de son armée pour aller combattre les perfides Anglais qui avaient fait irruption en Bretagne. Il n’y avait pas à différer, il fallait au plus vite les repousser, car, disait-on, ils mettaient tout à feu et à sang sur leur passage. Il fallut donc que le jeune prince se séparât de celle qu’il aimait. Avant de partir, il