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LE CONTEUR BRETON

dessus de leur tête. — Mon père, dit Ivon, je vais à la poursuite du voleur, et ne reviendrai ici que quand je l’aurai attrapé.

Si bien qu’Ivon fut transformé en un lion six fois plus grand et plus rapide que tous les lions. Il suivait de loin son épouse pour savoir en quel lieu elle descendrait, lorsqu’ils se trouvèrent près de la mer. Alors Ivon se métamorphosa en corbeau ; mais bien qu’il fût plus agile que tout autre oiseau, il ne put atteindre, à beaucoup près, ce corps qui lui avait enlevé son épouse. — Peu importe, disait Ivon, pourvu que je puisse voir de quel côté il descendra, je m’en vengerai, ou ce sera difficile.

Quand ceux-ci eurent volé longtemps, Ivon vit le corps qui s’abattait sur une énorme roche, dans une île au milieu de la mer, et aussitôt il souleva cette roche, comme il eût fait du couvercle d’un pot, et pénétra dessous avec la princesse. Ivon eut beau accélérer son vol autant que possible, il arriva trop tard. Il descendit cependant en ce lieu, et quand il eut fait le tour du rocher pour juger de sa forme, il demanda à être transformé en une fourmi aussi mince et aussi exiguë que le cheveu le plus mince. Si bien qu’il fut à l’instant transformé en fourmi. Il fait alors le tour de la roche jusqu’à trois fois, et ce ne fut qu’à la quatrième qu’il découvrit un trou tout petit. Par là il put avec beaucoup de peine pénétrer sous la roche.

Quand il y fut rendu, il resta émerveillé de la

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