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LE CONTEUR BRETON

la princesse. Sans plus tarder, le lendemain matin, voilà Ivon qui prend un beau carrosse et qui vient au palais ; il demande à parler au roi. Il fut bien reçu, et quand il eut dit le motif de sa visite, le roi lui accorda sa demande, à la condition qu’il serait agréé de sa fille.

Celle-ci accepta, et peu après on fit la noce, la plus belle qu’on eût jamais vue dans la contrée.

À quelques jours de là, le roi de Bretagne dit à son gendre de venir avec lui à la chasse. — Je ne demande pas mieux, dit celui-ci. — Les voilà partis tous les deux avec la jeune princesse, épouse d’Ivon, pour une maison que possédait le roi, au milieu d'un bois. Le lendemain ils se levèrent de bonne heure pour aller à la chasse. La jeune princesse se mit à la fenêtre pour voir ce qui leur adviendrait, et Ivon, qui aimait tendrement son épouse, se détournait tant qu’il pouvait pour la regarder, au lieu de chasser. Ce n’était pas avec les cerfs et les lièvres qu’était son esprit, et son cœur encore moins ; et s’il avait osé laisser là bois et chiens, il serait retourné auprès de ses amours.

Il était dans ces pensées, et se détourne de nouveau pour regarder la princesse, quand il aperçoit une manière d’homme qui volait comme un oiseau et qui s'éloignait de là après avoir chargé la princesse (sur son dos). Ivon appelle son beau-père en criant, et lui montre sa fille enlevée par cette espèce de corps humain qui se dirige au vol au--