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LE CONTEUR BRETON

est là, endormi dans une meule de foin ? Celui-là a un sabre, et il ne sera pas longtemps à faire la part de chacun de vous. — La fourmi dit vrai, répliqua le lion. — Et celui-ci aussitôt d’aller trouver Ivon, en le priant de venir avec lui pour faire leurs lots.

Prié poliment par le lion, Ivon ne put refuser. Il s’y rendit immédiatement, et quand il arriva, il vit là des lions, des tigres, des léopards, des loups, des fourmis et même des corbeaux. — Eh bien, dit Ivon, la main sur son sabre, laissez-moi approcher, afin que je puisse voir s’il me sera possible de partager le bœuf rentre vous. Ecoutez-moi, je ferai de mon mieux, mais il ne faudra pas se plaindre, car pour moi je n’ai besoin de rien.

Alors Ivon s'attaque à la tête et la détache du corps en deux ou trois coups de sabre. Quand il l’eut coupée, il la donna aux fourmis pour lécher et grignoter. Ensuite il donna les deux cuisses au lion, les deux jambes de devant aux tigres, les côtes aux loups, aux ours et aux autres, et les boyaux aux corbeaux ; si bien que les drôles furent très-satisfaits de leur lot. — Maintenant, dit Ivon, je vais dormir, adieu !

Il allait fermer les yeux, quand il entend encore du bruit et le lion qui criait plus fort que jamais à la fourmi — Laisse-moi (tranquille), dit-il, ou dis-moi ce que tu veux. — Ce que je veux, dit la fourmi ? Je ne veux rien ; seulement je trouve que vous êtes tous des bêtes sans cœur, et toi