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LE CONTEUR BRETON
LE CORPS SANS AME
Celui-ci était un soldat ; il était natif de la paroisse de Plougoulm, à ce que j’ai entendu dire, et on le nommait Ivon. Il avait été bien longtemps dans l’armée et toujours simple soldat ; si bien qu’il vint à se lasser (du métier), quoiqu’il fut avec les meilleures gens qu’on pût trouver dans les quatre coins de la contrée. Il se plaignit un jour à son capitaine, et celui-ci lui répondit qu’il deviendrait quelque chose avec le temps. — Vous croyez, dit Ivon ; on verra bien. Mais, en attendant, mon capitaine, dites-moi, je vous prie, qui vous porte à me dire ce que vous dites ? — C’est parce que, dit celui-ci, tu es un soldat qui n’a pas son pareil, un soldat comme il n’y en a pas, et qu’on te garde
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