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LE CONTEUR BRETON

sans nul doute, beaucoup de peine à me la procurer, et cependant il faut que je l’aie, avant votre mariage.

Le père alors va trouver ses domestiques et leur dit d’atteler son carrosse et d’y mettre sa valise pleine d’or et d’argent ; car il sait fort bien qu’il en aura besoin. Maintenant il fait ses adieux à ses trois filles et se dirige d’abord sur la France, allant d’une ville à l’autre. Il alla, il voyagea de France en Espagne, d’Espagne en Italie, et de là je ne sais où ; il était sur le point d’avoir fait le tour du monde, quand il arriva dans une mauvaise petite ville. Là, il entendit dire qu’il y avait dans la contrée un homme qui avait un esprit sans pareil et infiniment supérieur, un homme industrieux et duquel on n’avait jamais entendu dire qu’il n’eût réussi à ce qu’il voulait faire. Par conséquent, vous pouvez croire qu’il n’y avait au-dessus de lui que le Seigneur Dieu et le diable. Quand notre vieux gentilhomme entendit cela, il dit : — Voilà mon homme trouvé, allons le voir. Il se mit en route et demanda à cet homme s’il était capable de lui fabriquer un coq d’or qui chanterait, et une poule d’argent qui chanterait et pondrait comme les autres volailles. — Assurément, dit celui-ci, je pourrai vous fabriquer ce que vous demandez ; mais ce sera cher. — Je ne vous demande pas ce que cela coûtera, pourvu que vous le fassiez.

Voilà que cet homme lui dit qu’il faudrait au moins huit jours pour faire ce travail ; et après ce temps, lui dit-il, venez ici, monsieur, et vous aurez votre coq et votre poule. Celui-ci donc

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