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LE CONTEUR BRETON

de dire à la fille du roi que Jean à la barre en fer est près de la porte ; vous me feriez beaucoup de plaisir et à la princesse aussi, je crois. — S’il n’y a que cela, votre commission sera faite. — Il n’y a pas autre chose, dit Jean ; que Dieu vous bénisse, mon bon monsieur ! dit Jean.

Sans tarder, on vit une foule de valets qui vinrent en grande hâte chercher Jean, sans s’occuper de qui que ce soit, et Jean les accompagna aussitôt au palais. — Tenez, dit Jean au portier, je vais mettre ici ma canne dans un coin ; vous n’avez pas à craindre qu’on vous la dérobe, car elle est un peu lourde et de peu de valeur. Avant peu, vous aurez de mes nouvelles et vous saurez qui je suis. — Je vois bien maintenant que vous n’êtes pas un homme de rien, comme vous en avez l’apparence. — Le portier, en se frottant les mains, disait : — Cet homme me donnera au moins l’argent du tabac.

Jean fut conduit dans une chambre où on l’habilla avec les vêtements d’un des premiers princes d’Hybernie ; puis on l’introduisit devant le roi et sa fille.

Dès qu’elle vit Jean, la fille du roi lui dit de suivre son père dans une autre chambre. — Pauvre Jean, dit la princesse, mon cœur était dans les angoisses et l’affliction ; je craignais que vous ne fussiez pas arrivé à temps au palais, car tous s’attendent à me voir épouser ce géant maudit. Maintenant mon cœur est au comble de la joie. Mais comment parvenir à le faire renoncer à son projet ! Il est capable de nous égorger tous et de