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LE CONTEUR BRETON

Tais-toi, dit Jean, et allons d’abord la trouver ; plus tard nous causerons de cela et d’une infinité d’autres choses. — Voici la clef, dit le géant à Jean. — Va devant comme toujours, dit Jean ; car telles sont nos conventions. — C’est vrai, dit le géant, qui se mit en chemin et ouvrit la porte étroite et basse, et ensuite deux autres portes qui étaient derrière celle qui débouchait sur l’escalier. Et tous deux descendirent alors dans la chambre de la princesse qui resta stupéfaite en voyant Jean en ces lieux.

— Tout va bien, dit-elle en elle-même ; elle était aussi joyeuse que le soleil béni. — Je vous apporte une bonne nouvelle, ma princesse, dit le géant. Nous avons tué le vieil ogre et les gros chiens, et vous voilà libre et sauvée de la mort qui vous menaçait à tout moment. Si vous le voulez, vous resterez ici toujours avec moi ou, si vous le préférez, vous retournerez chez votre père. — La princesse était fort embarrassée pour savoir que répondre à cela, car elle ignorait en quels termes étaient le géant et Jean à la barre en fer. Jean comprit cela et ajouta alors : — Faisons mieux, allons tous les deux conduire la princesse chez son père dont le cœur est désespéré, et après l’avoir consolé, la princesse reviendra ici ou restera là, comme elle préférera.

Jean à la barre en fer était toujours sur ses gardes, car le géant cherchait à rester derrière, sous un prétexte ou sous un autre. C’est pourquoi Jean se méfiait, de peur qu’il ne lui jouât quelque mauvais tour, à la première occasion. Quand ils

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