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LE CONTEUR BRETON

tourent. Voici encore dans ma poche l’herbe d’or qui, disait-elle, me rendrait service au besoin. — Vieille petite femme, dit Jean, si vous avez dit vrai, le vieil ogre a la mort entre les dents ; ensuite je verrai qui sera le maître dans cette maison.

Jean entendit le vieil ogre qui ronflait plus fort qu’un marsouin, si bien que le château en tremblait. — Pour maintenant, dit Jean, je puis aller faire une promenade, pour voir comment va la princesse et lui donner des nouvelles de ce qui se passe par ici. — Et Jean de se diriger tout doucement, sur ses quatre mains, vers la fenêtre étroite qui se trouvait au-dessus du cachot de la princesse. — Vous êtes là, ma chère princesse, dit Jean. — Oui assurément, dit-elle ; il y a même longtemps que je vous attends. Vous êtes toujours de ce monde ! — Oui, ma foi, et je n’ai pas peur de mourir encore ; je vous tirerai de là avant qu’il soit longtemps. — Oh ! si ce que vous dites est vrai, je pourrais donc revoir la lumière du soleil béni et me trouver avec les autres chrétiens ! Mais n’allez pas trahir une jeune fille qui a fait ses adieux aux choses de ce monde ; n’allez pas lui faire croire, pour plaisanter, qu’elle retournera auprès de son père pour rester encore longtemps dans sa joie ; — Je veux perdre la vie le premier, dit Jean, avec toute l’effusion possible, si je ne vous tire pas de là avant vingt-deux ou vingt-quatre heures. À revoir, car il est temps que je m’en re-